DILIGAF : LE MOF SE REBIFFE
Vape Créateurs

Dans le paysage foisonnant des fabricants de e-liquides, une marque française se distingue par son approche singulière.
Dilligaf, création de Fabien Dinand, ne ressemble à aucune autre. Loin des stratégies marketing conventionnelles, cette jeune marque puise son identité dans le parcours atypique de son fondateur. Ado difficile en situation d’échec scolaire devenu Meilleur Ouvrier de France en tonnellerie, Dinand a su transposer son art ancestral dans l’univers contemporain de la vape. Dilligaf devient ainsi le théâtre où se joue la rencontre improbable entre tradition artisanale et innovation, redéfinissant les contours de la vape indépendante.
Une jeunesse rebelle qui forge un destin
L’histoire débute par une rébellion, un rejet du système éducatif. “J’étais fâché contre l’école. Je n’ai jamais aimé ça,” explique Fabien Dinand d’entrée de jeu. Cette attitude rebelle culmine à ses 13 ans, lorsqu’il est expulsé du collège. Fabien se remémore cette période turbulente : “Je foutais tout le temps le bordel. J’étais plus souvent collé qu’en cours. Je passais mon temps à fumer dans tous les coins du Bahut. J’étais même un peu violent envers les responsables et les pions. En fait, j’étais assez hard comme garçon. Je portais des jeans complètement dépareillés, des t-shirts heavy metal. J’ai eu les cheveux longs pendant très longtemps. Je me rasais les tempes pour arborer une coupe typique des Amérindiens.” Malgré cette attitude transgressive, l‘adolescent’ n’était pas pour autant dépourvu de respect. “Il y a toujours eu du respect envers mes parents. Je les adore et je les respecte vraiment. Comme je respecte tout le monde. Mais par contre, je n’ai pas été un enfant facile. J’étais vraiment un petit con.”
L’apprentissage de la tonnellerie : une révélation
À 17 ans, il fait son entrée dans l’une des plus prestigieuses tonnelleries au monde. Ce qui aurait pu n’être qu’un simple travail devient une véritable vocation. Son caractère revêche trouve un terrain d’expression inattendu dans ce métier d’artisan. Fabien explique cette rencontre fortuite entre sa personnalité et les exigences de la tonnellerie : “Mon tempérament a toujours été entier. Dans le monde de la tonnellerie, j’ai trouvé un environnement qui correspondait à ma personnalité. Ici, mon sens de la justice et mon besoin de m’exprimer librement ont trouvé leur place. Ce métier demande de l’intégrité et de la précision, des qualités qui résonnaient profondément avec le jeune homme que j’étais à l’époque.” Cette découverte marque le début d’un parcours professionnel qui va mener ce jeune homme farouche vers l’excellence dans son domaine.
L’obtention du titre de Meilleur Ouvrier de France : un défi transformateur
Le parcours de Fabien Dinand vers le titre de Meilleur Ouvrier de France (MOF) est un véritable marathon. Malgré un sujet de concours ambigu, il s’immerge dans le projet. En six mois, il consacre 1000 heures à son œuvre, tout en maintenant son emploi à temps plein. Cette période intense, marquée par des sacrifices personnels, ne se limite pas à confirmer ses compétences techniques. Elle affine sa créativité et sa capacité à innover, façonnant l’artisan qu’il est aujourd’hui.

L’expertise du tonnelier : un savoir-faire unique et sensoriel
Au fil des années, Fabien a affiné son expertise en tonnellerie, un art qui transcende la simple fabrication de tonneaux. “Pour le vin, on va utiliser tel bois, pour le cognac, un autre bois, et ainsi de suite. Plus le grain du bois est fin, plus l’oxygénation sera rapide. C’est ce qu’on recherche pour les vins car ils vieillissent rapidement, en 12 à 18 mois. En revanche, les spiritueux nécessitent un vieillissement lent et une oxygénation différente, ainsi qu’un apport en tanins distinct. Dans ce cas, nous optons pour un bois à gros grain…. Cette approche est adaptée aux vieillissements qui s’étendent sur plusieurs décennies.”
Au-delà de la technique, le prof qu’il est devenu et qui partage désormais ses secrets avec ses jeunes apprentis insiste sur la dimension sensorielle de son art. “Une barrique, on la caresse, on la touche avec douceur et envie, comme on le ferait avec une femme. C’est une expérience qui doit être agréable, sensuelle. Un fût ne s’appréhende pas uniquement visuellement, il faut le ressentir. Travailler le bois, c’est similaire. On apprend à le lire techniquement : la mécanique du bois, le fil, les découpes, les défauts. Au début, on nous enseigne à les repérer visuellement. Mais avec l’expérience, on les reconnaît instinctivement, et on sait immédiatement comment travailler chaque particularité.”
Cette maîtrise, fruit d’années de pratique et d’observation, permet à Fabien Dinand de créer des produits uniques, que ce soit dans la tonnellerie traditionnelle ou dans son aventure récente dans le domaine de la vape.
La découverte de la vape : un tournant inattendu
C’est presque par hasard qu‘il’ découvre le monde de la vape. “Je suis tombé dedans par accident. A l’époque, j’étais marié et mon ex-femme voulait arrêter de fumer.” Ce qui devait être un soutien conjugal s’est rapidement transformé en une nouvelle passion. “En fait, la magie du truc, c’est que du jour au lendemain, ça m’a plu. Mais tout de suite, instantanément, j’ai gardé mon paquet de clopes dans les poches pendant 15 jours. À chaque fois que je mettais la main dans les poches, je sentais mes clopes. Et je n’ai plus fumé du jour où je me suis mis à la vape.”

La naissance de Dilligaf : quand l’expertise rencontre l’innovation
L’idée de créer Dilligaf naît de la fusion entre l’expertise de Fabien en tonnellerie et sa nouvelle passion pour la vape. Son approche novatrice repose sur une idée simple mais révolutionnaire : “À partir du moment où tu mets un liquide dans un fût, il va venir capter, peu importe le liquide.”
Cette innovation n’est pas sans défis. “Mon parcours est vraiment unique, et sans vouloir me vanter, je pense être le seul à réunir toutes ces expériences. J’ai été tonnelier pendant des années… J’ai obtenu le titre de Meilleur Ouvrier de France, j’ai créé une chaîne YouTube sur la vape il y a une décennie, j’ai testé des milliers de liquides, et j’ai acquis une connaissance approfondie des saveurs dans le monde de la vape. Cette combinaison d’expertises est, à ma connaissance, sans équivalent.”
La méthode Dinand : un savoir-faire unique
La méthode de Fabien Dinand pour créer ses e-liquides se démarque dans l’industrie par son approche novatrice : “J’ai appliqué mes connaissances en tonnellerie à la création d’e-liquides en tenant compte de leurs caractéristiques spécifiques, comme leur viscosité et leurs besoins en oxygénation. Cela m’a permis de déterminer précisément quel type de bois utiliser pour chaque liquide, afin d’obtenir le meilleur résultat possible. Le processus de chauffe du bois est également une étape cruciale et varie selon le profil aromatique recherché. Pour un e-liquide au goût de tabac, je privilégie une chauffe plus intense qui apporte des notes toastées et torréfiées, renforçant ainsi le caractère naturel et l’intensité du liquide. En revanche, pour un e-liquide à la crème vanille, j’opte pour une chauffe plus douce qui favorise l’émergence de notes suaves et subtiles, complétant harmonieusement le profil aromatique délicat de la vanille.”
Cette approche sur mesure illustre la finesse avec laquelle Dinand applique son expertise en tonnellerie à la création d’e-liquides, assurant ainsi une parfaite synergie entre le bois du fût et les arômes.
Les créations Dilligaf : un voyage gustatif sans pareil
Chez Dilligaf, Fabien Dinand marie son savoir-faire de tonnelier à sa passion pour la vape. Chacun de ses e-liquides est une création unique. Petit tour du propriétaire…

Le Kraken : Une odyssée gustative
Parmi les créations de Dilligaf, le Kraken occupe une place particulière. “Le Kraken est vraiment fantastique, incroyable. Ce qui le rend si spécial, c’est la transformation qu’il subit lors du vieillissement en fût…. Avant son passage en fût, le Kraken est nettement moins sucré. La sucrosité ne provient pas du bois, mais du rhum lui-même. Le processus de vieillissement en fût révèle et amplifie cette caractéristique. Pour décrire le Kraken à mes clients, je fais souvent référence aux céréales Frosties car il offre des notes puissantes de céréales, avec une présence marquée d’avoine et une touche sucrée. Le passage en fût vient harmoniser ces saveurs, les rendant plus rondes et plus douces.”
Le Crypt Legend : L’évolution d’un classique
“J’ai retravaillé la recette originale du Crypt Legend. “À l’origine, c’était un mélange de crème vanille, café et fruits à coque. J’ai accentué la présence du café et ajouté une subtile note de céréales. Le vieillissement dans un fût ayant contenu du cognac apporte une dimension supplémentaire qui sublime l’ensemble des arômes.”

Le Beginning : Un hommage aux racines
Le Beginning occupe une place à part dans la gamme Dilligaf. Ce liquide est un véritable voyage dans le temps, vieilli dans le fût que Fabien a fabriqué il y a 24 ans pour obtenir son CAP. “Le fût utilisé pour le vieillissement du Beginning est celui-là même qui m’a permis d’obtenir mon CAP il y a 24 ans,” explique-t-il fièrement.
Cette utilisation d’un fût vieux de 24 ans confère au Beginning un caractère particulier. “Le Beginning est beaucoup plus doux et rond, simplement parce que les chênes d’il y a 24 ans avaient des tanins différents. La culture forestière a changé depuis. Les bois actuels, en raison de divers facteurs dont le réchauffement climatique, produisent des tanins beaucoup plus puissants. À l’époque, les tanins étaient plus doux et subtils.”
Il souligne aussi l’importance du processus de vieillissement : “Chaque fût sera différent. C’est le côté magique de la chose. Le bois va libérer des molécules, mais il va aussi énormément capter les molécules du liquide lui-même. C’est ce qui rend un liquide passé en fût de chêne si suave et agréable. Le processus vient véritablement harmoniser les saveurs, rendant le liquide plus rond et plus doux.”

Une approche unique dans l’industrie de la vape
Ce qui distingue véritablement Dilligaf, c’est la philosophie qui sous-tend le projet, profondément ancrée dans les valeurs personnelles de Fabien Dinand. “Je n’ai pas créé cette marque pour me gaver,” insiste-t-il, soulignant une approche qui privilégie la qualité et l’authenticité plutôt que la recherche du profit immédiat.
Cette philosophie se manifeste d’abord dans la politique tarifaire de la marque. “J’ai vraiment positionné ces prix-là pour que tout le monde puisse avoir accès à Dilligaf. Je trouvais présomptueux, en tant que petit rookie, de me positionner comme une marque d’exception avec des prix d’exception juste parce que j’ai un titre de Meilleur Ouvrier de France et que je fais un vieillissement en fût.”
La stratégie de production de Dilligaf reflète également cette approche décalée. Fabien a fait le choix délibéré de limiter les volumes de production de ses e-liquides. “J’ai fabriqué un fût de 50 litres pour chaque recette. Je n’en fabriquerai pas d’autres parce que ça me convient très bien. Beaucoup m’ont incité à doubler mon volume de fûts et je m’y refuse.”

Cette limitation volontaire de la production n’est pas seulement une décision commerciale, mais aussi une démarche éthique et écologique. “Je récupère des fûts qui étaient voués à la destruction parce qu’ils avaient fait leur temps dans les objectifs initiaux qui leur avaient été alloués.” Cette méthode de réemploi s’inscrit dans une vision durable et relativement inédite de la production de e-liquides.
La philosophie de Fabien transparaît également dans sa conception du succès et sa vision assez décontractée de l’entreprise. “Si un jour je ne vends pas de liquide, je ne m’en formalise pas. Si le mois suivant les ventes sont bonnes, alors tant mieux. Ça me permettra de mettre un peu d’argent de côté, de faire plaisir à ma compagne, à mon fils, et à moi-même.” Pour lui, le succès se mesure autant en termes de satisfaction personnelle qu’en résultats financiers et il reste fidèle à ses marqueurs de vouloir créer des produits de qualité sans céder à la pression de la croissance à tout prix ou à l’appât du gain.
“Ceux qui sont dans ce mouv’-là, les vapoteurs qui connaissent et apprécient mes liquides ressentent le travail, le respect et la sincérité de la démarche.”
L’influence des cultures alternatives dans l’univers Dilligaf
L’identité de Dilligaf est profondément façonnée par les passions de Fabien Dinand pour les cultures biker et amérindiennes. Cette influence se manifeste non seulement dans l’esthétique et les codes de la marque, mais aussi dans son socle de valeurs.
Son immersiondans les cultures alternatives commence dès son plus jeune âge. “Vers 9 ans, j’avais un oncle passionné de culture amérindienne. Il est devenu comme un second père pour moi. Il m’a introduit aux reconstitutions historiques amérindiennes, similaires à celles qu’on fait pour l’époque médiévale. J’ai participé à ces événements avec lui, ce qui m’a permis de plonger profondément dans cette culture et ses traditions.”
Cette expérience précoce a façonné le système de valeurs du jeune Fabien. “Le respect, la camaraderie, la solidarité — ces valeurs sont cruciales, tant dans mon parcours de MOF que dans l’univers de Dilligaf. Ce qui me touche le plus dans cette culture, c’est le respect.
Ces expériences m’ont également appris le respect de la nature et l’importance des rituels. Par exemple, lorsque nous utilisions des éléments issus d’animaux pour nos créations, nous effectuions un cérémonial pour remercier les esprits et libérer l’âme de l’animal. Et, bien que je ne me considère pas comme croyant au sens traditionnel du terme, ces pratiques m’ont ouvert à une forme de spiritualité qui transcende les religions conventionnelles.”

Cette vision holistique imprègne fortement sa démarche créative. “Le travail manuel et la création ont toujours été ma passion. Gamin, je confectionnais déjà mes costumes amérindiens, mes armes, je pratiquais le perlage. Cet amour de l’artisanat m’a naturellement mené bien plus tard à la tonnellerie, puis à la création d’e-liquides. Dans chaque domaine, je retrouve cette joie de créer quelque chose d’unique de mes propres mains.”

La culture biker a également laissé une empreinte indélébile chez ce motard invétéré. “Le monde des bikers m’a toujours fasciné. J’ai côtoyé des membres de clubs de motards dès mon plus jeune âge. Ce qui m’a marqué, c’est leur sens de la fraternité, leur esprit rebelle, mais aussi leur respect des codes et des traditions. Ces valeurs ont renforcé mon propre côté rebelle et m’ont appris l’importance de rester fidèle à soi-même.”
Ces influences se retrouvent logiquement dans l’identité visuelle et le narratif de Dilligaf. “Dans l’univers de Dilligaf, on distingue des références à la culture biker, à la piraterie, à l’esprit de liberté. Ce ne sont pas de simples choix esthétiques ou un concept marketing à la con, mais bien l’expression de valeurs profondes : la liberté, l’authenticité, la fraternité.”

Le choix même du nom “Dilligaf” illustre cette philosophie. “C’est l’acronyme de ‘Do I Look Like I Give A Fuck’, une expression issue de la Kustom Kulture que l’on pourrait traduire par ‘Est-ce que j’ai l’air d’en avoir quelque chose à foutre ?’ C’est une attitude qui reflète une certaine indépendance d’esprit, un refus des conventions sociales rigides. Dilligaf est l’expression authentique de qui je suis. Je n’ai jamais cherché à jouer un rôle ou à créer une image marketing. Je pense que c’est cette authenticité qui plaît aux gens. Ils ressentent que derrière chaque produit, il y a une véritable histoire, des valeurs sincères.”
Ainsi, l’univers de Dilligaf transcende le simple cadre d’une marque de e-liquides. C’est l’illustration d’un mode de vie, d’une philosophie qui célèbre l’authenticité, le respect des traditions artisanales, tout en embrassant un esprit de liberté et de rébellion créative.
Les défis de l’industrie et l’avenir de Dilligaf
Malgré le succès de Dilligaf, Fabien Dinand reste lucide sur les défis auxquels l’industrie de la vape est confrontée et reste pragmatique face aux incertitudes réglementaires : “Si demain une nouvelle loi m’empêche de vendre mes liquides, ce n’est pas grave en soi…. Je n’en ai pas besoin pour vivre, et je ne me fais pas un complément de salaire de milliers d’euros par mois. Je suis avant tout enseignant en tonnellerie. Dilligaf est un projet passion qui me permet de partager mon savoir-faire et mon engouement pour la vape.”
Ainsi, Fabien Dinand et Dilligaf continuent d’écrire leur propre histoire, en marge des tendances de l’industrie. Avec son approche artisanale unique et un attachement viscéral à un socle de valeurs simples mais fondamentales, Dilligaf se positionne comme un acteur atypique dans le monde de la vape, offrant aux consommateurs une alternative réfléchie et éthique aux produits industriels standardisés.
L’avenir de Dilligaf semble prometteur, non pas en termes de croissance effrénée ou de domination du marché, mais plutôt dans sa capacité à rester fidèle à ses valeurs tout en continuant à innover et à surprendre les amateurs de vape à la recherche d’expériences gustatives millésimées.
En fin de compte, l’histoire de Fabien Dinand et de Dilligaf est celle d’un artisan passionné qui a su transformer ses expériences de vie et son savoir-faire en une marque qui défie les conventions de l’industrie. C’est un témoignage puissant de la façon dont l’authenticité, la créativité et le respect des traditions peuvent se combiner pour créer quelque chose de véritablement unique dans un marché saturé.

⚠️ Le vapotage est une aide au sevrage tabagique.
Ne vapotez pas si vous ne fumez pas.
Le Vapotage est une Transition vers une Vie Sans Tabac puis Sans Dépendance à la Nicotine.