POKER FACE & COOKIE SONG : MOONSHINERS PREND LA PLACE

Moonshiers Vape E-liquides 2025

Poker Face et Cookie Song ne cherchent pas à plaire à tout le monde. Ces deux nouveaux liquides Moonshiners s'imposent bouffée après bouffée, avec un caractère brut qui divise. Sucre brun brutal pour l'un, brownie-fraise tardif pour l'autre.

Deux flacons, même iconographie prohibition, même maison mère. Cookie Song et Poker Face s'inscrivent dans la continuité de Moonshiners, lancé en 2020 avec Old Nuts. Cinq ans plus tard, Lips France ajoute deux recettes qui ne cherchent pas l'effet spécial : un cookie-brownie traversé par une fraise blanche ; un duo coco–amandes grillées tenu par un sucre brun et une vanille de fond.

Le contraste reste la meilleure signature de la gamme : une imagerie de contrebande, et derrière, un fabricant qui revendique un cadre qualité et une traçabilité serrée. Résultat : deux gourmands faits pour durer; pas des liquides "wow" pendant 48 heures puis oubliés. Ils ont du répondant, parfois trop.
Pour ceux qui cherchent un fond sonore, passez votre chemin. Pour les autres, ceux qui aiment qu'un liquide prenne la place, bienvenue à la table.

MOONSHINERS & LIPS : QUAND LE BOOTLEG RENCONTRE LA TRAÇABILITÉ

L'histoire pourrait commencer dans les Appalaches des années 20, alambics cachés sous les pins, moonshine qui coule au clair de lune. Mais elle démarre plutôt à Saint-Julien-de-Concelles, Loire-Atlantique, dans les laboratoires Lips France. Fondé en 2013, ce fabricant français s'est construit une réputation sur la méthode : certifications mises en avant, processus cadrés, documentation de lot, traçabilité. C'est important ici parce que Moonshiners joue l'illégal sur l'étiquette - alors que tout, dans la fabrication, revendique l'inverse : un produit surveillé, reproductible, contrôlable.

En 2020, Lips s'associe à Pipeline France pour lancer Moonshiners, une gamme qui rend hommage aux contrebandiers de la prohibition. Old Nuts ouvre le bal avec son trio nougat-noisette-caramel. Big Apple suit, puis Daisy Berry, Gold Sucker, Toffee Sins. Une dizaine de références qui partagent le même ADN : gourmands artisanaux pensés pour durer, base 50/50 universelle, fabrication qui revendique le made in France et une traçabilité serrée (numéro de lot, infos de production selon les packs).

Le décalage est savoureux. D'un côté, les étiquettes vintage jouent à fond la carte speakeasy, jarre Mason, distillation clandestine. De l'autre, la production suit des protocoles serrés : arômes annoncés d'origine française, sourcing cadré, lots documentés, propylène glycol végétal issu du colza sans OGM, glycérine végétale grade USP, chaque flacon porte sa fiche de production et son numéro de lot.

Cookie Song et Poker Face débarquent en 2025 pour célébrer les cinq ans de la gamme. Deux nouvelles cuvées qui prolongent cette philosophie : refus des raccourcis, refus des sorties express qui disparaissent après un buzz TikTok.
Des liquides qui acceptent d'attendre leur heure, qui demandent du steep, qui se bonifient dans la durée.

POKER FACE : LE CARRÉ D'AS QUI S'IMPOSE

Sur mon banc d'essai (Lost Vape Centaurus BT200, résistance UB Max V2 0,3Ω, 60W, après 7 jours de steep), Poker Face démarre plus sombre que prévu : le sucre brun accroche vite, avec une impression de mélasse sèche, pas de sucre blanc raffiné. Ce n'est pas un sucre pâtissier lisse. C'est un sucre brun avec du grain, quelque chose qui accroche et refuse le poli.

Ensuite seulement, la coco arrive en nappe crémeuse, puis l'amande grillée ramène le toasté, presque l'amaretto. La vanille, elle, ne "fait" pas la vanille : elle colle les morceaux, prolonge, évite la cassure. Cette franchise pourrait virer au déséquilibre, mais Poker Face tient la route parce que le reste de la recette soutient cette netteté sans chercher à l'adoucir.

Ce qui frappe, ce n'est pas la complexité : c'est la lisibilité. Un gourmand sec, direct, qui occupe l'espace. Pas un liquide qui accompagne. Un liquide qui mène. Le final s'étire longtemps. Le sucre brun reste dominant, les amandes grillées reviennent par touches, la coco tapisse le palais, la vanille prolonge la sensation dessert. Mais ce qui marque vraiment, c'est cette impression de recette volontairement non lissée, de spiritueux sorti direct de l'alambic sans passer par les filtres industriels.

Pour un all-day ? Oui, mais pas pour tout le monde. Poker Face convient à ceux qui aiment qu'un liquide ait du caractère, qui acceptent qu'il s'impose plutôt qu'il accompagne. Pas pour ceux qui cherchent un compagnon discret.
Pour ceux qui veulent de la confrontation aromatique, bouffée après bouffée, sans répit.

Autant le dire d'entrée : Cookie Song ne fait pas le poids face à Poker Face. Mais ça ne l'empêche pas d'être intéressant.

Cookie Song annonce cookie, brownie, fraise blanche. En pratique, le premier plan, sur mon setup, c'est la pâte : moelleux plus que biscuit, chocolat fondu plus que cacao sec. La fraise blanche, elle, ne se donne pas pareil selon les jours : au départ, elle reste en bordure ; avec le steep, elle remonte et finit par surligner la pâtisserie d'une acidité douce, presque "vernis" sur la bouche.

En bouche, ça tire plus vers le moelleux que vers le biscuit sec : chocolat fondu, pâte épaisse, rondeur beurrée. Et c'est précisément là que la fraise, quand elle remonte avec le temps, vient empêcher l'ensemble de se refermer en bloc chocolat.

Là où Poker Face tient sur une structure sèche et nette, Cookie Song réclame plus de précision : dès que tu pousses trop la puissance, le chocolat prend toute la place et la fraise s'efface. Quand tu restes sage, l'équilibre apparaît - gourmand, texturé, sans basculer dans le chocolat compact. Mais il manque quelque chose. Cette finesse qui aurait permis à la fraise blanche de vraiment dialoguer avec le brownie plutôt que de jouer en sourdine.

Après quelques jours de steep, après une semaine de vape quotidienne, Cookie Song se bonifie. La fraise blanche se révèle mieux, devient plus présente, apporte ce twist fruité qui justifie la recette. Le final laisse une trace sucrée-fruitée persistante, la pâtisserie reste majoritaire mais habillée par ce film de fraise qui allège.

Au même setup que Poker Face (BT200, 0,3Ω, 60W, après 10 jours de steep), Cookie Song reste un liquide très agréable. Gourmand pâtissier fruité, plus riche que Poker Face, avec ce relief qui évite la monotonie. Mais ce twist original qui aurait pu être brillant reste légèrement en retrait.

Pour un all-day ? Possible, mais encore moins que Poker Face. Cookie Song est un liquide plaisir plus qu'un compagnon quotidien. Il attire les gourmands qui aiment la pâtisserie mais fuient le chocolat lourd, ceux qui cherchent un twist fruité sans virer au bonbon. Mais comme Poker Face, il s'impose. Il a du caractère. Il demande qu'on accepte sa présence affirmée, même si elle est moins bien maîtrisée ici.

LE RITUEL DE LA TABLE

Les deux liquides partagent le même socle technique : base 50/50 PG/VG, pensée pour rester lisible sur des setups très différents. Dans mon cas, ça va du RDL serré au sub-ohm modéré - à condition de trouver la zone où le sucre ne chauffe pas trop (Poker Face) et où le fruit ne disparaît pas (Cookie Song).
Cette polyvalence n'est pas un hasard : Moonshiners vise l'all-day, pas la performance cloud.

Côté usage, les deux se comportent comme des gourmands "sérieux" : ils gagnent à reposer. Poker Face se met d'accord plus vite (7 jours minimum) ; Cookie Song demande davantage de temps pour que le fruit trouve sa place (10 à 14 jours). Et comme toujours, la durée de vie des résistances dépend surtout de ta puissance, de ta fréquence et de ton matériel : ici, l'intérêt est ailleurs, dans la stabilité du rendu sur plusieurs jours, sans effet feu de paille.

En format shortfill, les flacons de 60 ml accueillent 50 ml de liquide (ou 40 ml selon le dosage nicotine souhaité) plus les boosters aromatisés inclus.
Le système Easy2Shake permet de mélanger rapidement : on agite, on laisse reposer quelques jours, on vape. Les boosters sont eux-mêmes aromatisés, ce qui préserve l'équilibre de la recette même après ajout de nicotine.

Pour les résistances : entre 0,3 et 0,8 ohm fonctionne bien selon ton style. Poker Face supporte mieux la puissance que Cookie Song. On peut monter jusqu'à 70-80 watts sans dénaturer la recette, le sucre brun et les amandes grillées tiennent le choc. Cookie Song demande plus de douceur : au-delà de 60 watts, la fraise blanche s'efface, le brownie devient trop chocolaté, l'équilibre se rompt.

DEUX MAINS, UNE TABLE

Au final, Poker Face et Cookie Song racontent la même chose de deux manières : Moonshiners préfère l'impact à la politesse. Poker Face est le plus cohérent, parce que sa sécheresse assume la ligne jusqu'au bout. Le sucre brun brutal, les amandes grillées torréfiées sec, la vanille en liant discret, la coco crémeuse qui enveloppe : tout tient ensemble, tout se soutient. Gourmand sec all-day pour ceux qui aiment qu'un liquide ait du caractère et s'impose à chaque bouffée.

Cookie Song est plus joueur, plus risqué : quand le fruit prend sa place après quelques jours de steep, c'est très juste ; quand il reste derrière, tu te retrouves avec une pâtisserie trop monolithique. Le twist fraise blanche est intéressant, la recette pâtisserie-fruit fonctionne, mais elle aurait gagné en finesse pour vraiment briller.

Dans la gamme Moonshiners, ces deux liquides complètent le catalogue sans le révolutionner. Old Nuts reste le best-seller, celui qui a tout lancé en 2020.
Big Apple garde ses fans de pomme-vanille. Daisy Berry tient le créneau fruits noirs. Poker Face et Cookie Song apportent deux nouvelles options gourmandes pour les cinq ans de la gamme, deux cuvées qui prolongent la philosophie sans chercher à faire le buzz.

Le public cible est clair : vapoteurs expérimentés qui cherchent des saveurs franches, qui en ont marre des fruités surchargés, qui préfèrent une présence affirmée à un lissage industriel. Pas pour les débutants qui cherchent des liquides faciles, ronds, sans aspérités. Pas pour ceux qui veulent un fond sonore discret pendant qu'ils travaillent. Pour les autres, ceux qui aiment qu'un liquide demande de l'attention, ces deux flacons tiennent leurs promesses.

Ce ne sont pas des liquides consensuels. Mais ils ont une qualité simple : ils assument leur intention, sans arrondir les angles. Ça se vape en pleine conscience, pas en pilote automatique.

⚠️ Le vapotage est une aide au sevrage tabagique. Ne vapotez pas si vous ne fumez pas. Le vapotage est une transition vers une vie sans tabac puis sans dépendance à la nicotine.


Moonshiners joue la prohibition et le speakeasy. Autant vaper ces deux-là sur une bande-son qui sent la poussière, le bourbon versé sous la table, et les pianos désaccordés des bars clandestins. Des titres pour accompagner le sucre brun et la fraise qui tarde.