VAPORESSO LUXE XR MAX 2 : LE POD QUI DÉTESTE VOS DOIGTS

VAPORESSO LUXE XR MAX 2 : LE POD QUI DÉTESTE VOS DOIGTS

Sur le papier, le Vaporesso Luxe XR Max 2 coche toutes les cases : 80W, 3200 mAh, résistances révolutionnaires.
Dans la vraie vie, c'est un cauchemar ergonomique qui transforme chaque geste en parcours du combattant.
Retour sur un fiasco spectaculaire.

L'histoire industrielle regorge d'objets ratés spectaculairement. Le Mac Pro "poubelle" d'Apple en 2013, lancé avec l'arrogance de Phil Schiller ("On ne peut plus innover ? Mon cul !") avant de finir au placard pour défauts thermiques. L'antennagate de l'iPhone 4 et son légendaire "You're holding it wrong".
Les iPhone 6 qui se pliaient dans les poches. La Ford Edsel des années 50, gouffre de 400 millions de dollars rebaptisée ironiquement "Everyday Something Else Leaks" ("Chaque jour quelque chose d'autre fuit") par ses victimes. Le Samsung Galaxy Note 7 et ses batteries explosives, bannis des avions comme des bombes artisanales.
Tous ces ratés ont un point commun : l'obsession techno-futuriste au détriment du bon sens utilisateur.

Le Vaporesso Luxe XR Max 2 vient enrichir cette collection. Avec ses résistances Dual Mesh révolutionnaires, ses 80W de puissance et ses 3200 mAh d'autonomie, tout semble parfait sur le papier.
Jusqu'à ce que vous l'allumiez. Là, c'est le drame.
Un cas d'école de design foireux qui ferait passer ces illustres prédécesseurs pour des chefs-d'œuvre d'ergonomie.

QUAND LES BONNES INTENTIONS RENCONTRENT LA RÉALITÉ

Le déballage, déjà, sent le piège. Ce pod compact et léger cache bien son jeu. Design épuré, finitions correctes, écran couleur qui scintille sous les néons du bureau.
Vaporesso a misé sur le futurisme tactile, cette obsession moderne où tout doit être smart, connecté, révolutionnaire.
Sauf qu'entre l'idée et l'exécution, il y a un gouffre dans lequel toute l'ergonomie s'engouffre.

Premier contact : le bouton Fire. Minuscule. Coincé sous une sorte d'embonpoint de l'écran, comme un bouton de sonnette noyé dans un mur capitonné. Mes doigts glissent dessus une fois sur deux, transformant chaque vape en jeu de précision.
Pour un objet censé disparaître dans l'usage quotidien, c'est raté.

Puis vient l'écran tactile. Joli, certes. Mais ses commandes ?
Deux petites flèches fantômes, invisibles comme des boutons secrets dans un film d'espionnage.
Pas d'éclairage pour les signaler, pas de relief pour les distinguer. Juste deux zones mortes que mes doigts réveillent par mégarde pendant la vape, déclenchant des menus non sollicités qui viennent polluer l'expérience.

VAPORESSO LUXE XR MAX 2

QUAND MÊME LES VENDEURS S'Y PERDENT

L'expérience s'est confirmée récemment dans une boutique spécialisée. Face à la description du problème - les menus tactiles qui se déclenchent en permanence, la vape transformée en parcours du combattant - le vendeur propose une solution miracle : "Il suffit de cliquer trois fois sur le bouton Fire pour locker les commandes tactiles. C'est prévu pour ça."

Retour à la maison, test immédiat. Triple clic sur Fire : ouverture du réglage de puissance en watts. Rien d'autre. Pas de verrouillage tactile.
Vérification dans les notices officielles, les forums spécialisés, les tests indépendants : confirmation unanime.
Le triple clic n'a jamais servi à verrouiller les flèches tactiles.
Cette fonction n'existe tout simplement pas sur ce modèle.

Le seul verrouillage disponible ? Le bouton à glissière sous la box qui verrouille TOUT, y compris le Fire.
Autant dire : inutilisable en vape active.

Qu'un professionnel de la vape, manipulant ce matériel quotidiennement, croie en l'existence d'une fonction fantôme en dit long sur la confusion qu'engendre ce pod. Si les vendeurs spécialisés s'emmêlent les pinceaux, imaginez l'utilisateur lambda.

Cette désinformation - involontaire, certainement - révèle un problème plus profond : un produit si mal conçu que même ceux qui le vendent ne le comprennent pas.
Vaporesso n'a manifestement pas réussi à communiquer clairement sur les limites ergonomiques de son matériel.

L'ART DE COMPLIQUER LE SIMPLE

Les cartouches 5ml semblent classiques. Remplissage standard, design habituel, rien d'alarmant. Jusqu'à ce qu'on tente de jauger le niveau de liquide.
Mystère total. Une grosse partie du e-liquide reste invisible, planquée sous la zone de flottaison.
Impossible de savoir si la cartouche est à moitié pleine ou sur le point de rendre l'âme. Cette incertitude permanente transforme chaque session en escape game : ai-je assez de jus ? Dois-je recharger ?
L'angoisse de la panne sèche plane en permanence.

L'autonomie de 3200 mAh tient ses promesses. Les nouvelles résistances Dual Mesh, effectivement, assurent un rendu saveur correct.
Quand on arrive à déclencher le Fire proprement, quand les menus tactiles nous fichent la paix, quand on devine qu'il reste du liquide, la vape fonctionne.
Mais à quel prix psychologique ?

48 EUROS DE FRUSTRATION

Vaporesso a raté quelque chose de fondamental : un pod n'est pas censé être un sport de combat. On peut avoir la meilleure autonomie du marché, les résistances les plus innovantes, le chipset le plus puissant, si l'interaction quotidienne vire au parcours du combattant, le produit échoue.
À ce prix, un Voopoo Vinci E80 ou un GeekVape Digi Max offrent la même puissance sans transformer chaque geste en épreuve de patience.

Ce Luxe XR Max 2 compile méthodiquement tout ce qu'il ne faut pas faire : boutons invisibles, commandes accidentelles, visibilité nulle du niveau de liquide, ergonomie contre-intuitive.
Comme si l'équipe design avait pris le contre-pied systématique du bon sens utilisateur.

Le plus déroutant ? Les retours utilisateurs sont majoritairement élogieux.
Ce pod est même plébiscité comme "l'un des meilleurs de 2025".
Les défauts que je dénonce sont mentionnés, certes, mais minimisés : "Les boutons tactiles demandent un temps d'adaptation", "La visibilité du liquide pourrait être meilleure". Le vendeur du vape shop ne m'a rien dit non plus.
À lire la plupart des tests, on croirait que j'ai acheté une autre machine.

Comme si j'étais tombé sur le mauvais exemplaire de la série, ou que j'avais des attentes différentes du consensus mou qui règne sur ce marché.

VERDICT SANS APPEL

Le Vaporesso Luxe XR Max 2 restera dans les annales. Pas pour ses innovations, mais pour sa démonstration magistrale qu'on peut foirer spectaculairement malgré de bonnes intentions.
Le nom "Luxe" devient d'ailleurs savoureux pour un objet qui transforme chaque geste en épreuve d'endurance.
48 euros pour un combat permanent contre son propre matériel, c'est 48 euros de trop.

Fuyez ce pod. Sauf si vous avez des doigts de chirurgien, la patience d'un moine zen et l'envie de transformer chaque vape en punition quotidienne.
Pour tous les autres, il existe des centaines d'alternatives qui respectent cette règle élémentaire : un bon matériel doit disparaître dans l'usage, pas revenir comme une gifle à chaque geste.

On va faire simple. Vaporesso s'est complètement ramassé.
C'est un Big Fail.

VÉRIFICATION TERRAIN : DEUX PODS, MÊME FIASCO

Après avoir écrit la première version de cet article, je me suis posé la question qui tue : et si c’était moi le problème ?
Dans mon vape shop habituel, les vendeurs semblaient dubitatifs, évoquant une mauvaise prise en main ou des flèches tactiles déclenchées par inadvertance.
J’ai donc repris l’appareil, observé mes gestes, scruté chaque détail.

Le pattern est apparu rapidement : ce n’était pas ma main.
Pas la paume qui appuie, pas un doigt maladroit.
C’était le pod lui-même qui déconnait.

À l’allumage, puis lors des premières pressions sur Fire, l’appareil réactivait tout seul le menu des puffs, comme si une commande fantôme venait saboter la session.
Ce retour intempestif bloquait le Fire et rendait la vape impossible - exactement ce qui me rendait dingue depuis le début.

Pour éliminer toute possibilité d’erreur, j’ai remis le pod dans sa boîte et je suis retourné à mon vape shop de quartier.
Devant le vendeur, j’allume : le bug se déclenche immédiatement, sous ses yeux.
Pas besoin de démonstration. Il voit.

Sa réaction : « OK, là il y a clairement un souci. On peut te l’échanger ou te rembourser. »

Pour en avoir le cœur net, j’ai demandé un échange à l’identique - même modèle, même couleur.
Pod neuf, batterie vierge, aucun historique.

Retour à la maison. Allumage. Première vape.
Patatras : le même bug recommence, à l’identique.

Deux exemplaires neufs, même comportement.
Le doute n’est plus permis.
Ce que je décrivais en première partie n’était ni un cas isolé, ni une erreur de manipulation.
C’est bien un problème structurel du Luxe XR Max 2.

⚠️ Le vapotage est une aide au sevrage tabagique. Ne vapotez pas si vous ne fumez pas. 
Le vapotage est une transition vers une vie sans tabac, puis sans dépendance à la nicotine.


LA PLAYLIST RIP LUXE XR MAX 2